Le 30 mars, 2005, les élèves de Français du Institut Bellvitge nous sommes allés au cinéma "Rambla" voir le superbe et premié film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (en V.O).
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A Paris, dans les années soixante, Momo, un garçon de treize ans, se retrouve livré à lui-même. Il a un seul ami, Monsieur Ibrahim, l'épicier arabe et philosophe de la rue Bleue. Celui-ci va lui faire découvrir la vie, les femmes, l'amour et quelques grands principes.

Momo, se sent seul. Son père travaille dur pour lui mais ne lui témoigne aucune affection. Sa mère n'est plus là. Pour tromper l'ennui, Moïse tente de séduire les "Rose" de petite vertue de la rue bleue et chaparde chez "l'arabe du coin", Monsieur Ibrahim (Omar Sharif). Ce dernier se prend d'affection pour Momo (Pierre Boulanger) et entreprend de "pétrir" son coeur. Ils vont apprendre à s'écouter et s'aimer.
Adapté du roman d'Éric Emmanuel-Schmitt, "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" est une très poétique invitation au voyage. On est loin des Fleurs du Mal toutefois. Cette quête de l'autre, semée d'embûches, est, certes, le prétexte à une initiation à la vie à laquelle Monsieur Ibrahim invite Moïse, mais c'est aussi l'occasion de redécouvrir les vertus essentielles des langages qui facilitent notre quotidien. Entendez ici, aussi bien les paroles mais aussi les gestes qu'il faut y joindre pour bien se comprendre : c'est sourire, c'est dire "bonjour", "au revoir" et "merci".

Au début, Momo a du mal à comprendre l'enjeu, rétorquant sèchement que sourire "C'est un truc de riches, j'ai pas les moyens". A travers un subtil jeu entre réalité et métaphores sur l'argent et la valeur des choses de la vie, François Dupeyron transcende son intrigue pour amener Momo à dépasser ses a priori. Avec sagesse et patience, Monsieur Ibrahim revisite avec humour les grandes épreuves de la vie pour nous les souffler sous formes de maximes simples et limpides. "Je sais ce qu'il y a dans mon Coran" déclame-t-il, invitant Moïse à briser les tables de la loi dictées par son père pingre, incapable et lâche. Rejetant son éducation aussi stricte que vide, Moïse préfère même devenir Momo, le rapprochant encore plus du père idéal qu'est Monsieur Ibrahim.

" Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" est un film ampli de tendresse et de beauté tant dans la photographie que dans le texte. L'image chaude et sensuelle trouve toute sa signification à travers un joli clin d'œil cinématographique et la musique yéyé, qui témoignent des changements douloureux de l'époque "Nouvelle vague" mais aussi chez Moïse. Premiers baisers, premières danses et douloureuses séparations rythment une oeuvre empreinte de sagesse et de poésie.

Cette éducation sentimentale aux senteurs de naïveté distille son parfum comme un véritable hymne à la tolérance envers nos prochains, que ce soit "l'arabe du coin" ou les prostituées. "Ce que tu donnes, Momo, c'est à toi pour toujours. Ce que tu gardes, c'est perdu pour toujours." Tel est le message de ce film ni kacher, ni halal mais tout simplement délectable et sans mépris.